Des jumeaux à la maternelle (partie 2)

Je reprends donc la suite de notre sacrée semaine à la maternelle.

Oui, forcément, je n’avais pas encore abordé « LA » question concernant l’entrée de jumeaux à la maternelle.

Pendant le fameux rendez-vous familial privé avec la directrice de la maternelle, elle nous a expliqué qu’à partir de l’année prochaine, il y aurait 2 classes de maternelle, il fallait donc qu’on lui précise si l’on souhaitait mettre nos enfants ensemble ou non.

Réponse des chers parents en chœur :

  • Lui :  Séparés !!!
  • Moi : Ensemble

Si ça, c’est pas de la synchronisation !

C’est pas qu’on avait oublié d’en parler, mais juste de se mettre d’accord avant le rendez-vous. Sympa l’image qu’on donne à la directrice.

Forcément, elle était un peu surprise, nous donne plus ou moins son avis (je pense qu’elle nous influençait pour qu’on les sépare, mais super papa n’a pas compris la même chose), et nous dit clairement que c’est pas elle qui va trancher pour nous, donc ça serait super chouette qu’on se mette d’accord assez vite.

Bref, à partir de ce moment, discussions enflammées entre super papa et moi (chacun ayant forcément ses arguments) demandes d’opinions à la famille, voire même aux puéricultrices de la crèche…

Alors au final, ça donne quoi :

Famille Super Papa, ma famille, et moi-même pensons que c’est sûrement mieux de les laisser ensemble pour la première année de maternelle. Celle-ci étant déjà une étape déjà assez difficile pour des enfants de cet âge, pour ne pas dire une jungle, pourquoi ne pas leur permettre d’affronter ça à deux ?

Pour être honnête, je sais qu’il n’y aura aucun souci pour little girl. Mais pour little boy, c’est une autre histoire, je ne le sens vraiment pas prêt à affronter ça tout seul. C’est un sentiment très profond, ça ne s’explique, mais pour moi, l’année prochaine, c’est juste trop TOT.

Et de l’autre côté : Super Papa, et ma tante, si j’ai bien compris, pensent que c’est mieux de tout de suite les séparer. Selon Super homme, little boy en a bien besoin. Il faut le pousser, l’aider à devenir plus indépendant, se débrouiller tout seul. L’idéal étant donc de séparer les enfants à la rentrée.

Pfff, c’est bien un mec ça !

Ca va, il a toute sa scolarité pour devenir indépendant, voire toute sa vie ! Ca peut pas attendre un an de plus ??!!

Mes p’tits bébés, doucement avec eux.

D’ailleurs, à bien y réfléchir, je crois qu’ils ne sont pas prêts pour la maternelle, on devrait repousser l’entrée à l’école de quelques années.

Ok, ok, c’est moi qui suis pas prête, ça va, j’ai compris. Façon j’ai encore quelques mois pour me préparer à tout ça.

Bon, sinon on a demandé conseil à la crèche, la réponse est unanime :

– il n’y a pas de règle, c’est « les parents » qui savent le mieux ce qui est bon pour leurs enfants.

Ensemble ou séparés, c’est « les parents » qui peuvent savoir ce qui sera le plus bénéfique.

No comment !

Et puis l’autre jour, il y a eu un déclic. Quand on faisait la visite groupée de la maternelle, il y a eu la fameuse crise de larmes de little boy. Quelques minutes plus tard, on s’est regardé avec super homme, il y a eu un sourire complice, on savait que cet événement, dans les lieux même de notre désaccord, allait nous aider à prendre une décision.

A la sortie de l’école, re-sourire complice, avant d’ajouter en chœur, ensemble, au même moment :

  • Tu vois, ça me réconforte dans mon choix !

Comment un homme et une femme, un papa et une maman, qui sont d’accord sur 80 % des choses, peuvent-il réagir si différemment à un événement ?!

Ca reste un mystère.

Au final, comment ça se termine ?

On a rendez-vous la semaine prochaine avec un conseiller conjugal !

Oh, ça va, pas de panique, on peut plus plaisanter.

Non, au final, c’est qu’aucun de nous n’est sûr à 100 % de son choix, donc on peut en discuter, voire changer d’avis. Tu vois, je me demande aussi si les mettre ensemble l’année prochaine, ne rend pas les choses encore plus difficiles l’année d’après, ou d’après, ou d’après…Si tu vois ce que je veux dire.

Façon, la décision va vite devoir être prise, la directrice attend notre réponse.

Attends, je t’ai pas dit, j’ai même demandé leur avis aux enfants. C’est vrai quoi, c’est eux qui sont concernés. Erreur fatale, j’aurais pas dû :

  • Little girl : chacun sa classe
  • Little boy : ensembbbbbbbblee !

Allez, pas de souci, on va vite se mettre d’accord, on va  pas en faire tout un drame, non ?

PS : je t’ai dit que toute la famille était du même avis que moi ? Non ? Façon, c’est un détail, c’’est entre Super papa et moi tout ça ! On va pas non raconter notre vie à tout le monde !

Super Papa

Je vais pas te dire le contraire, à toi papa ou futur papa de jumeaux, que je donne avant tout des conseils aux mamans. Bah, oui, si tu l’as pas remarqué, je suis une maman, donc forcément, c’est plus facile pour moi. Et même que si t’as pas de jumeaux, t’es le bienvenue ici quand même. Encore plus fort, que même si t’as pas d’enfants non plus, t’as le droit de venir… j’ai juste un peur que tu t’ennuies. Je m’égare… Tout ca pour te dire, qu’on a drôlement de la chance car pour la 2ème fois, un papa témoigne dans la rubrique « A toi de jouer ». Et attention, pas n’importe lequel, Super Papa lui-même vient te raconter.

« Le point de vue du père

Ma femme (oui, celle qui écrit ce blog) m’a souvent demandé si je voulais prendre la plume sur son blog pour y écrire un petit article. Je n’ai pas vraiment traîné des pieds, mais je ne savais jamais trop quoi dire…

Et puis là, d’un coup, j’ai décidé de m’y mettre, et de vous donner le point de vue du papa…

Alors, c’est vrai que ce petit article intéressera peut-être plus les pères, actuels ou à venir. Mais il peut aussi permettre à nos dames de mieux comprendre ce qui se passe dans nos têtes de futurs papas puis de papas de jumeaux…

En fait, pour moi, être papa de jumeaux ne m’a jamais paru bizarre :
(faux) jumeau moi-même, cela me paraissait même quelque chose de tout à fait normal… En fait, malgré tout, l’étrangeté commence avec la première échographie… On s’attend à tout, et surtout à être là, mais pas à ça… Pour ma part, je mettais pour la première fois les pieds dans un cabinet de gynécologue : entouré de femmes plus enceintes les unes que les autres, j’attendais que Môssieur le docteur veuille bien revenir d’un accouchement pour daigner enfin s’occuper de nous. Ce qu’il fit pendant les 10 minutes de pause que je m’étais octroyé pour prendre l’air… Là, je vois ma femme arriver et me montrer une photo en me disant : « Alors, qu’est-ce que tu vois ? » Et là, devant ces 2 tâches blanches minuscules, une seule réaction : s’asseoir sur un banc et dire « C’est pas vrai, y en a 2 !!!! »

En fait, même à ce moment, et ce, durant toute la grossesse, on ne se rend pas vraiment compte de ce qui se passe : le ventre de notre femme s’arrondit (le mien a un peu suivi d’ailleurs…) mais on n’arrive pas à imaginer ce qui se passe là-dedans, quand bien même toutes les échographies du monde nous montrent ce qui y grossit et tous les cours d’accouchement (on oublie tout ça très vite, je vous rassure) sont censés nous y préparer…

Et même à l’accouchement, il est difficile de comprendre grand chose, tellement on est dans le stress… Non, en fait, c’est après, au fil des jours, des semaines, des mois, que l’on devient papa de jumeaux, que l’on se rend compte de ce qui arrive. D’abord avec l’appartement rapidement envahi de couches, de lait, de vêtements. Ensuite, parce que, tout d’un coup, on ne trouve plus la force de regarder 6 épisodes de 24 à la suite. Ou parce que, au bureau, on a les yeux qui tombent jusqu’au sol… Enfin et surtout, parce que l’on voit ces petits bouts de chou grandir, faire des sourires, faire des câlins et, un jour, dire « Papa » :-)

Et puis, il y a la fierté du père : le papa qui se balade dans la rue en poussant la poussette avec l’air de dire « Eh oui, c’est à moi ces 2 merveilles », le papa à qui l’on dit « Bravo Monsieur, c’est du beau boulot ! » et qui affiche un grand sourire disant « Eh oui, c’est moi qui ai fait ça ! », le papa qui se rend compte qu’il peut baigner et porter ses bébés sans problème et sans crainte, et ce, juste parce que ce sont les siens. Le papa, aussi, qui ne tire pas de plans sur la comète, mais qui verrait bien en son fils un futur basketteur, et en sa fille une danseuse ou une grande intellectuelle. Le papa qui sourit quand ses enfants, dans les bras de maman, tendent leurs bras vers lui : ce n’est pas gentil pour maman, mais, inconsciemment, ça flatte papa… En gros, le papa de jumeaux est fier parce que des jumeaux, ça veut quand même dire:
ce papa là, c’est pas n’importe quel homme, il est vraiment différent… ;-)

Mais, tout ça, le papa, il ne pourrait pas le vivre sans la maman : parce que le job de papa, c’est quand même facile. Il aide le matin pour les biberons, il va bosser toute la journée, rencontre des gens, mange avec des collègues, est obligé d’aller à des fêtes le soir pour le travail ou doit aller jouer au poker, toujours pour son travail (j’ai un travail assez sympa, c’est vrai)… Et quand il rentre, les enfants sont lavés, ont mangé, et veulent juste jouer et faire des câlins. Bref, papa, c’est le beau rôle : en tout cas, c’est le mien et il me plaît !

Juste une dernière chose aux futurs papas de jumeaux : vous avez peut-être peur de ne pas être à la hauteur… On ne sait jamais si on le sera, il faut juste essayer, être là, et si on le veut, les choses se font naturellement, et beaucoup plus facilement que ce que l’on pouvait penser et craindre. En tout cas, ce qui est sûr c’est que je n’ai jamais regretté d’avoir des jumeaux, aussi dur que ce soit !

A bientôt !