Jumeaux: entre frère et sœur

Tous les soirs à la même heure, les enfants me réclament leur dessin animé. J’avoue que je ne suis pas difficile à convaincre car cela me laisse du temps pour préparer le repas. Et c’est bien plus facile sans les enfants dans les jambes dans notre minuscule cuisine américaine.

Bref, ils ont leurs petites habitudes : ils foncent sur le lit de papa et maman, discutent ensemble du dessin animé qu’ils vont regarder (ça, tu veux? heu, non plutôt celui-là ! OK, OK), me laissent la tâche de démarrer le DVD pendant qu’ils s’installent confortablement sur le lit de leurs parents.

Et c’est à ce moment précis, hier soir, que j’entends Little boy demander « un GROS câlin ».

« J’arrive mon cœur, je vais m’installer entre vous. »

Je me retourne, et là, je comprends que ce n’était pas à moi qu’il avait demandé ce gros câlin, mais à sa sœur. Il était lové dans ses bras, et elle lui caressait délicatement ses cheveux. Il enchaîne avec un « Je t’adore, tu sais », sur quoi Little girl lui répond « je t’adore aussi ».

 

J’étais stupéfaite ! C’était tellement adorable, mignon, attendrissant. Ca m’a vraiment ému. Mais je ne sais pas pourquoi, ça m’a fait drôlement bizarre aussi. Non, n’allez pas vous imaginez que j’étais jalouse, j’ai ma dose de câlins aussi. C’est plus que je me suis sentie « exclue ». J’ai réalisé qu’il y avait ce « lien » entre eux dont je ne ferais jamais partie… une histoire de jumeaux tout ça encore !

Et aussi, depuis pas mal de temps, j’essaye de faire attention à ce que m’avait dit un psy quand je lui avais demandé un conseil sur la rentrée en maternelle « attention, il ne faut pas que Little girl devienne la maman de substitution de Little boy ! » m’avait-il dit.

Et c’est vrai, qu’en y réfléchissant, j’avais réalisé qu’elle avait un côté ultra maternelle avec lui. Quant à Little boy, c’est simple, il ne peut pas se passer de sa sœur.

 

Tiens, un exemple tout bête. L’autre jour, Little boy me racontait qu’on l’avait poussé à la récré, qu’il était tombé et avait beaucoup pleuré.

Oh, mais ca va mieux maintenant ? Et quand t’es tombé, t’as été voir la maîtresse ? Qu’est-ce qu’elle a fait ?

– Non, j’ai pleuré, pleuré, j’arrêtais pas d’appeler Little girl, mais je l’ai pas trouvé !

– Mais c’est pas ta soeur qu’il faut aller voir, c’est la maîtresse ! lui répondis-je très étonnée.

 

Je ne vais pas vous faire la liste, mais y a pas mal de petites histoires comme ça.

Finalement, le complexe d’Œdipe, c’est pas du tout avec moi qu’il le fait, mais plutôt avec sa sœur ! Bon, ok, j’exagère. Parce que malgré tout, sa sœur, il l’embête tous les soirs, et elle le lui rend bien. Ils se poussent, ils se tapent, ils se prennent les crayons, les jouets, bref ils se disputent, aussi. Et même de plus en plus, d’ailleurs : Little boy passe son temps à se défouler sur elle. Alors, peut-être que je m’attarde trop sur la côté maternel de ma fille, et que c’est finalement normal entre un frère et une sœur, non ?

Perso, j’ai une sœur, et mon mari 2 frères, ma sœur a 2 garçons, et le frère jumeau de mon mari, 2 filles (ok, je vais pas vous faire toute la famille) donc forcément les relations de fraternité fille/garçon, on a pas vraiment de quoi comparer !

Et puis vous savez quoi ? Que ce soit pour la bagarre, des jeux, des discussions enflammées (d’ailleurs, faudrait que je les enregistre avant de dormir !), ou des gestes de tendresse, qu’est-ce que j’aime les regarder faire des choses ensemble ces 2 là !