Un week-end de liberté

Ca n’ arrive pas toutes les semaines ce genre d’événement, ni même tous les mois. Depuis la naissance, ça doit être le 4ème week-end sans bébés, ce qui, en soi, est déjà énorme. On est peu à pouvoir se permettre de laisser 2 bébés en bas âge chez papi et mamie pour le week-end, c’est d’ailleurs super gentil de leur part. Et puis y a aussi la catégorie des parents qui ne pourraient tout simplement pas quitter leur progéniture pour le week-end. En tout cas, c’est pas du tout notre cas. Un week-end comme ça, on s’en réjouit 1 mois à l’avance, c’est la LIBERTE, le repos (on dort au moins 8h d’affilée), un week-end en amoureux comme au bon vieux temps. On se pose, tout simplement.

Je sais pas pourquoi, avec nos enfants, on n’arrive plus à trouver une minute pour nous. Pourtant, je passe mon temps à voir à la terrasse des cafés des poussettes. Les parents sont là, tranquilles, à boire un verre, en faisant de jolis sourires à bébé(s). Mais avec les nôtres, rien à faire, ça passe pas. A peine sommes-nous assis qu’ ils veulent sortir de la poussette, monter sur nos genoux, toucher à tout. Bref, c’est la dictature, impossible de se poser. Je comprends pas comment vous faites, vous, mais n’hésitez pas à me donner vos tuyaux. Au final, on a dû faire ce genre d’ « escapade » 3 fois depuis leur naissance, alors forcément ça manque.

Pour revenir au week-end sans bébés ; c’est donc quelque chose qui se prépare en avance : à chaque fois on essaye de partir, histoire de vraiment s’aérer la tête. Sauf que là, ça s’est fait un peu au dernier moment donc on a rien prévu du tout.  On a déposé les enfants chez les grands parents à l’heure du déjeuner.
Après, on s’est dit que c’était le moment ou jamais pour que super homme m’aide enfin (on n’a jamais trouvé le temps avant) à donner une nouvelle tête à mon blog. C’est donc ce qu’on a fait après une petite pause-déjeuner dans un resto du coin.

13h30 : on commence à travailler
14h : il a pas besoin de moi, j’erre dans l’appartement
15h :  – alors, t’en es où?
– Je t’ai dit que ça pouvait prendre du temps
– Oui, mais là t’as encore rien fait,
dit la méchante que je suis.
– Faut d’abord que j’étudie le truc du machin !
– bonnnnnnn
16h : pas possible, ça avance toujours pas, c’est compliquée cette histoire. On a tous les 2 la tête qui va exploser.
Façon, dis-je, on ne peut pas sortir avant que ce soit fini, sinon on n’y arrivera jamais, et la semaine c’est pas possible.
17h : cette fois, je reste collée à super homme, je ne bouge plus.
mais ça va pas du tout, le truc là, faut absolument le décaler de 0,5 milimètres, sinon c’est affreux. Et ça, là, en bas, de 0,3 milimètres. Quelle lourde je peux faire. Mais super papa ne s’énerve pas, reste patient, et essaye de m’expliquer pourquoi 0,3 milimètres ne vont pas changer ma vie.
18h : ça avance un peu, mais parfois il se passe vraiment des choses pas claires sur overblog, on dirait que c’est contre nous.
On change, on modifie, on ajuste, on rechange jusqu’à 19h30.

J’y crois pas, il est 19h30, on est passé à côté de NOTRE samedi, celui super rare, celui de la liberté, de l’indépendance. Au secours. Et tout ça, à cause de moi. Encore merci, super homme, pour ta patience.
Quelle chieuse je suis quand même.

Au final, on va manger un truc dehors rapidos, parce qu’on est crevés, et qu’on n’a même pas la force de sortir pour de bon, enfin surtout moi, car super homme, lui, est toujours en forme, quelles que soient les circonstances.

Bonne nuit. Non, que dis-je, excellente nuit, forcément on ne s’est pas levés une seule fois. Qu’est-ce que ça fait du bien ! Réveil à 9h30, extraordinaire ! Qui aurait cru, moi qui ne me levais jamais avant midi avant (dans mon autre vie), que je dirais ça un jour ?

Allez, on va se rattraper, on a eu un samedi pourri, mais aujourd’hui à nous la liberté !!!!
On va prendre un p’tit déj en terrasse, ça c’est magique, y a du soleil, le calme (il est encore tôt), mon homme en face de moi, des magazines, des croissants  et du café.
Après, on s’est même balladé main dans la main. On l’avait pas fait depuis un bail, y en a toujours un des deux qui pousse les enfants.
Après, on n’avait rien prévu de spécial. Réfléchissons : il fait un temps magnifique, on est sans enfants, on veut se balader…. Bien sûr, VELIB !!! Je sais pas pourquoi, d’ailleurs, ils ont pas pensé à en mettre quelques uns avec des petites chaises bébés derrière. Non, le vélib, c’est réservé aux gens sans enfants.
Nous voilà donc parti pour crâner en vélo.
Mais quelle galère ! Ca marche jamais les stations de vélib, ou quoi ? On a marché 1 heure, fait 5 stations de vélib, et y  avait toujours un problème. C’est pas possible, on a la poisse ou quoi ? Ou c’est juste pourri ce truc ?
Après un stop repas (encore ? oui, je sais, on aime bien manger), et après avoir marché encore un peu, on se retrouve dans le Marais, le lieu où l’on devait se rendre à vélib. Dommage.
On fait un petit tour, et on retente le vélib. Après encore 2 essais infructueux, on a enfin réussi à louer nos vélibs.
Après un début difficile, mon homme s’est retrouvé au sol en 2 secondes, et le vélib est pas léger, léger, on a enfin notre demi-heure de vraie liberté. Roulant les cheveux dans le vent, sans aucune contrainte…on a roulé, roulé, roulé, roulé….heu….jusqu’à la maison pendant que je disais :
–  bon, on rentre, ça y est, j’en ai marre de la liberté, je veuuuuuuuux voir mes bébéssss à moi, ils me manquent

Ca y est, le week-end était fini, super mamie et super papi allaient pas tarder à nous déposer les enfants. Et je pensais plus qu’à nos retrouvailles, à leurs regards qui allaient être remplis de joie en me voyant, à toute l’émotion de ce moment. Ils allaient surement courir (enfin 4-patter) pour se jetter dans mes bras et me faire un gros calin !!!

Les voilà, les voilà.

C’est pas POSSIBLE, à peine un sourire au coin de la lèvre, à peine un regard, à peine un moment de tendresse…
A peine 1/4 de seconde après leur arrivée, ils ne pensaient qu’à une chose, s’en aller de mes bras où j’essayais de leur voler un calin, pour aller jouer.
Bande d’ingrats !

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